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Vous voici à la troisième clé de la résilience, le jugement. Avant d’entreprendre votre lecture, allez chercher votre score et le résultat moyen des répondants pour cette troisième clé. Pour ce faire, rendez-vous au www.alainsamson.net/Le500, cliquez sur Les rapports, puis sur La clé n° 3. Notez ici l’information. 

Votre score est de _____ sur un total possible de 20. 

La moyenne obtenue par l’ensemble des utilisateurs du site est de _____

Si vous avez obtenu un score supérieur à 11 pour cette troisième clé de la résilience, c’est parce que vous avez répondu par la négative à des énoncés comme «J’ai souvent le sentiment de devoir me sacrifier pour les autres» ou «J’ai tendance à voir la vie en noir ou en blanc, sans nuance ». 

Développer son jugement, c’est acquérir une certaine indépendance d’esprit en se libérant des règles toutes faites, imposées dès l’enfance. En effet, quand arrive le temps de prendre une décision, ceux qui affichent une note faible sur cette échelle ont tendance à recourir à des règles ou à des principes qu’ils croient, à tort, irréfutables. Voyons quelques exemples. 

  • Richard est propriétaire d’une PME. Ce matin, son meilleur représentant commercial est arrivé en retard. Or, pour Richard, un employé en retard n’est pas un bon employé. Il lui fait une scène, si bien que le retardataire finit par retourner chez lui.
  • C’est vendredi soir, il est 20 h. Mireille est seule chez elle. Son conjoint a appelé un peu plus tôt pour lui dire qu’il allait prendre un verre avec ses collègues. Mireille est dévastée : un mari aimant ne fait pas ce genre de chose ! 
  • C’est Noël. Denise reçoit ses enfants pour le réveillon. Elle s’active dans la cuisine pendant que la fête bat son plein dans le salon. Denise ne veut pas d’aide : une bonne mère prépare seule son réveillon. 

■ Maryse est démoralisée : son fils est allé à l’école avec des vêtements sales. «Je ne suis pas une bonne mère, se dit-elle. Une bonne mère s’assure que ses enfants paraissent bien en tout temps. » 

Que révèlent ces quatre exemples ? Une situation (A) survient et, avant d’y réagir, la personne se rappelle un principe (B) qu’elle a érigé en dogme et qui la force à réagir d’une manière automatique (C). Les quatre lois que nos personnages respectent aveuglément sont les suivantes. 

• Un employé qui arrive en retard n’est pas un bon employé, selon Richard. 

  • Un bon mari rentre à la maison sitôt le travail terminé, selon Mireille.
  • Une bonne mère prépare seule son réveillon, selon Denise. 

• Une bonne mère s’assure que ses enfants paraissent bien en tout temps, selon Maryse. 

Manquer de jugement, c’est suivre aveuglément des lois qu’on s’impose sans les remettre en question. C’est faux de dire qu’un employé qui arrive en retard est nécessairement un mauvais employé ou qu’un mari qui rentre tard est assurément un mauvais mari. Le monde n’est pas uniquement noir ou uniquement blanc. Il existe des circonstances atténuantes ou aggravantes. Pour se créer une meilleure vie, on doit cesser de s’en remettre à des formules préfabriquées pour plutôt utiliser son jugement. 

Les perfectionnistes ont souvent des problèmes de jugement. Incapables de savoir ce qui constitue un travail acceptable aux yeux des autres, ils se fixent des standards tellement élevés qu’ils se condamnent à négliger d’autres tâches ou à livrer le travail en retard. Dans les deux cas, ils y perdent. Voici deux activités à faire aujourd’hui si votre score est inférieur à 11 ou s’il est inférieur à celui de la moyenne des répondants. 

ACTIVITÉ 1 :  Remettre en question ses «IFO» 

Continuez d’être attentif à votre dialogue intérieur et portez une attention particulière à ces phrases qui commencent par « Il faut que… » ou « Il faudrait que… » C’est souvent ainsi que sont énoncées des lois qui n’en sont pas. Vous remarquerez avec le temps que plusieurs de ces IFO vous ont été imposés pendant votre enfance, à un moment où les parents présentent leurs requêtes comme s’il s’agissait de lois absolues. 

Chaque fois que vous vous surprenez à émettre un IFO, demandez-vous «s’il le faut» vraiment. Est-ce bien vrai qu’il faut toujours écouter les gens en autorité? Avez-vous connu des gens en autorité qui étaient incompétents ou carrément fous? Est-ce bien vrai qu’il ne faut pas parler aux étrangers ? Comment avez-vous rencontré vos meilleurs amis? Est-il vrai que c’est la femme qui doit, dans un couple, accomplir toutes les tâches ménagères, même si elle occupe un emploi à temps plein? 

À force de remettre en question vos IFO, vous vous rendrez compte que la majorité d’entre eux ne reposent sur rien. Utilisez votre jugement et décidez de ce « qu’il faut» faire en fonction de la situation. 

ACTIVITÉ 2 Gare aux étiquettes 

Cessez d’accoler des étiquettes aux choses et aux gens. Si, selon vous, Justin Trudeau était un mauvais premier ministre et que vous lui apposez cette étiquette, vous porterez un jugement négatif sur toutes ses décisions, y compris sur celles qui ont du sens. Si pour vous la restauration rapide est un véritable poison, vous vous priverez du plaisir d’un bon hamburger à l’occasion. Vous arrive-t-il de vous laisser guider par de telles idées préconçues ? 

Dans votre cahier, dressez une liste sommaire de ces idées préconçues qui gouvernent vos comportements tout au long de la journée. Pour ce faire, notez toutes ces fois où vous prenez des décisions basées sur des préjugés, sans utiliser votre jugement. Voici un exemple : «Aujourd’hui, j’ai magasiné les portables. Le vendeur du premier commerce où je me suis rendu ressemblait à mon ex. Je l’ai tout de suite détesté. J’ai acheté au deuxième magasin. Je crois que j’y ai été un peu vite avant de décider de ne pas faire confiance au premier vendeur. » 

Refuser d’accoler des étiquettes aux choses et aux gens, et prendre ses décisions en tenant compte de l’ensemble d’une situation, c’est vivre consciemment, c’est refuser d’être un automate, c’est faire preuve de jugement. 

Pour étudier ce sujet plus en profondeur, lisez le chapitre 3 de Les 10 clés de la résilience ou le livre Mindfulness, de Ellen J. Langer. 

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Alain Samson

Conférencier et formateur en entreprise depuis plus de30 ans, Alain Samson aide les organisations à relever les défis auxquelles elles font face. Alain sait aller à l'essentiel tout en soutenant l'intérêt de son auditoire grâce à la base scientifique de ses propos et un humour pince-sans-rire très efficace. Alain Samson offre un vaste choix de formations et conférences en entreprises à Montréal, Québec et ailleurs au Canada. Il offre aussi des bootcamp et activités de consolidation d’équipe pour entreprises et séances de coaching pour cadres et dirigeants. Détenteur d'un certificat en Sciences sociales, d'un MBA (UQAM, 1993) et d'un diplôme d'études supérieures en formation à distance, il est diplômé du Authentic Happiness Coaching Program, un programme de formation offert par des sommités mondiales en matière de psychologie et de développement personnel.

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