Close

Jour 36 : La consommation

Jour 36 : La consommation 

La vie d’une personne peut être perçue comme un système dont les divers éléments sont en constante interaction. C’est d’ailleurs ainsi qu’est né le concept de conciliation travail-famille :  si on investit plus de temps dans son travail, il en restera moins pour sa famille et vice versa. Cette vision est simpliste, la vie étant bien plus complexe que cela. 

Prenons votre rôle de consommateur et supposons un instant que vous achetiez sans compter. Quel effet cela aura-t-il sur votre travail et votre famille, deux autres volets de votre vie ? Vous devrez probablement travailler davantage pour régler les factures qui s’accumulent et, ce faisant, vous négligerez votre vie familiale. Cela causera des tensions auxquelles vous ferez face en travaillant encore plus ou en vous relançant dans des activités de magasinage afin de vous changer les idées. Votre système pourrait alors être perçu comme suit. 

Pris dans un tel engrenage, les gens ne voient plus que c’est leur consommation qui nuit à leur vie familiale, et non leur travail. Pourtant, s’ils modifiaient leurs habitudes de consommation, leur be-soin de travailler serait moins important. 

Mais ce système est encore trop simple. Dans la vie, vous jouez d’autres rôles. Vous pouvez être membre d’une famille, étudiant, bénévole, etc. Vous devez constamment jongler avec vos besoins personnels et ceux des gens que vous aimez (et ceux des gens que vous détestez mais qui vous sont imposés). Chaque décision de vous impliquer ou de ne pas le faire 

dans un des pans de votre vie a un impact direct sur le temps que vous aurez à consacrer aux autres aspects. Si vous vous lancez en politique, vous aurez moins de temps à consacrer à votre famille ; si vous retournez aux études, votre temps passé au travail sera limité, etc. 

Le plus grand danger consiste à croire que votre environnement vous impose votre situation actuelle ; elle est plutôt le fruit de vos décisions antérieures. D’où l’importance de conserver une vision globale quand vous prenez une décision. Il a été question de cette vision globale quand vous vous êtes initié à la rondeur. 

Votre consommation a bien entendu un impact sur l’équilibre dans votre vie mais il y a plus : la manière dont vous consommez peut faire grandir ou faire diminuer votre sentiment de bonheur. Avant d’aller plus loin, rendez-vous au www.alainsamson.com/Le500 puis cliquez sur Le type de consommateur. Inscrivez ici les scores. 

Votre score est de _____ sur un total possible de 65. 

La moyenne obtenue par l’ensemble des utilisateurs du site est de _____.

Ce qui suit provient des découvertes de Barry Schwartz, un chercheur américain, auteur de l’ouvrage The Paradox of Choice. Schwartz explique dans son livre que selon lui, il existe deux grands types de consommateurs. 

Il y a d’abord ceux qui ne veulent et n’acceptent que ce qu’il y a de mieux. Schwartz les appelle les maximisers; nous les appellerons les exigeants anxieux. Un exigeant anxieux s’assure que chacun de ses achats est le meilleur possible. Et comment fait-il ? Il magasine encore et encore, se renseignant sur les caractéristiques et les avantages de chaque modèle. Quand c’est possible, il achète là où on reprend la marchandise si le client n’est pas satisfait et, une fois l’achat effectué, continue à magasiner pour s’assurer qu’il a fait le bon choix. 

À l’opposé se trouvent les gens qui se procurent un bien qui satisfera leurs besoins. Ceux-ci ne s’inquiètent pas du fait qu’ils auraient pu faire un meilleur choix. Schwartz les appelle les satisficers ; nous les appellerons les contents. Un content établit ses critères de sélection et procède à l’achat dès qu’il trouve un produit qui y correspond. Une fois l’achat effectué, il passe à autre chose et ne remet pas sa décision en question. 

Vous faites partie des exigeants anxieux si votre score est supérieur t 45 et vous faites partie des contents s’il est inférieur à 30. 

Pour plusieurs raisons, il semble que les contents soient plus heureux dans la vie que les exigeants insécures. Ces derniers présentent souvent les caractéristiques suivantes. 

Ils prennent plus de temps à magasiner parce qu’ils évaluent toutes les options et toutes les caractéristiques. Ce faisant, il leur arrive de rêver à des produits qui n’existent pas (« Le produit A avec la caractéristique B du produit C et la caractéristique Z du produit Y ferait bien mon affaire… »). 

Ils ressentent moins de satisfaction après un achat parce qu’un doute subsiste. Tel autre produit aurait peut-être pu leur apporter une plus grande satisfaction… Il aurait peut-être mieux valu attendre… Un autre modèle sera peut-être bientôt lancé… S’il fallait qu’un ami ou un collègue se procure un modèle encore meilleur… 

Ils ressentent plus de stress au moment de l’achat, éprouvant la crainte de se tromper. Faites le test : consultez Internet et voyez combien il existe de modèles d’ordinateurs, de marques de céréales ou de livres traitant du bonheur. Il est pratiquement impossible de faire un choix et d’être certain que c’est le meilleur, un sentiment que voudrait pourtant éprouver l’exigeant anxieux. 

  • Leurs unions amoureuses sont moins stables. Ce n’est pas étonnant parce qu’une fois qu’ils ont opté pour un «modèle », ils continuent à magasiner, à se demander s’ils n’auraient pas été mieux avec telle autre option…
  • À force de remettre en question leurs décisions passées, ils connaissent plus souvent des épisodes dépressifs. Ils sont moins optimistes et se sentent plus souvent impuissants. 

Imaginez-vous, magasinant pendant des mois pour changer votre canapé. Vous avez parcouru des centaines de kilomètres. Vous avez visité des dizaines de détaillants. Vous avez finalement fait votre choix et la livraison vient d’avoir lieu. Vous devriez être heureux ! Le meuble est parfaitement agencé à votre décor, le cuir sent bon, le produit est de qualité. Tout va bien, n’est-ce pas ? 

Or, vous n’arrivez pas à apprécier votre nouveau meuble. Vous doutez soudainement de votre choix et, pire encore, vous vous apercevez que ce canapé ne vous rend pas plus heureux que vous ne l’étiez hier. Vous vous surprenez même à en vouloir à votre vendeur en vous disant que, s’il ne vous avait pas forcé à choisir cet article, vous en auriez choisi un qui aurait pu vous combler. Vous vous rappelez les autres modèles que vous avez vus ailleurs et vous vous demandez pourquoi vous vous êtes laissé manipuler de la sorte. Votre niveau ressenti de bonheur vient de chuter. Demain, vous tenterez de retourner la marchandise. 

Vous reconnaissez-vous dans cette description? De tels sentiments vous assaillent-ils régulièrement? Dans l’affirmative, l’activité suivante vous sera utile. 

ACTIVITÉ 1  Faire un retour sur ses achats 

Reproduisez le tableau suivant dans votre cahier et remplissez-le en vous remémorant cinq achats récents. La première colonne sert à dresser la liste des articles que vous avez achetés. Dans les colonnes suivantes, indiquez le temps passé à magasiner, le nombre de déplacements, ce que vous ressentiez pendant le magasinage et ce que vous ressentez maintenant en repensant à cet achat. 

ArticleTempsDéplacementsSentiment pendant le magasinageSentiment actuel




















Pour chaque achat, répondez aux questions suivantes. ». 

➢ Le nombre de déplacements et le temps investi ont-ils amélioré la qualité de vos décisions d’achat ? »

➢ Le temps passé à magasiner aurait-il pu être investi dans d’autres activités ? 

➢ Votre sentiment actuel à l’égard de cet achat serait-il pire si vous aviez magasiné moins longtemps ? Serait-il meilleur ? 


➢ Existe-t-il une relation directe entre le temps passé à magasiner et votre satisfaction après achat? 

➢ Quelle émotion ressentez-vous pendant que vous magasinez ? De la crainte ? De l’angoisse ? Du plaisir ? 

Quelles conclusions tirez-vous de cet exercice ? 

Voici quelques conclusions énoncées par des participants à un atelier sur la science du bonheur. 

■ «Je vais dorénavant me limiter à deux magasins. Je me rends compte que tous ces efforts n’améliorent pas la qualité de mes décisions d’achat. » 

■ «Je vais tout d’abord m’interroger sur l’importance de l’achat avant de partir magasiner et je vais allouer du temps à cet achat en fonction de son importance relative. Il ne sert à rien de gaspiller son temps pour des achats courants. » 


■ «Afin d’évaluer la qualité d’une décision d’achat, je vais me demander si le produit répond à mes besoins au lieu de me demander s’il est supérieur à celui que des gens de mon entourage ont acheté. »

■ «Je vais garder à l’esprit que ce n’est pas parce qu’un produit est « nouveau et amélioré” qu’il m’apportera nécessairement plus de satisfaction que celui que j’ai déjà. »

■ «Je vais faire davantage confiance aux vendeurs qui m’ont bien conseillé par le passé et aux magasins qui m’ont toujours satisfait. » 

Si vous souhaitez poursuivre cette réflexion, le livre The Paradox of Choice, de Barry Schwartz, est tout indiqué.

svg12 min read

Alain Samson

Conférencier et formateur en entreprise depuis plus de30 ans, Alain Samson aide les organisations à relever les défis auxquelles elles font face. Alain sait aller à l'essentiel tout en soutenant l'intérêt de son auditoire grâce à la base scientifique de ses propos et un humour pince-sans-rire très efficace. Alain Samson offre un vaste choix de formations et conférences en entreprises à Montréal, Québec et ailleurs au Canada. Il offre aussi des bootcamp et activités de consolidation d’équipe pour entreprises et séances de coaching pour cadres et dirigeants. Détenteur d'un certificat en Sciences sociales, d'un MBA (UQAM, 1993) et d'un diplôme d'études supérieures en formation à distance, il est diplômé du Authentic Happiness Coaching Program, un programme de formation offert par des sommités mondiales en matière de psychologie et de développement personnel.

Leave a reply