Jour 38 L’équilibre 

Avant d’entreprendre votre lecture, allez chercher votre score et celui de la moyenne des utilisateurs pour cette première facette de la gestion du temps. Pour ce faire, rendez-vous au www.alainsamson.com/Le500, cliquez sur Les rapports, puis sur L’équilibre. Notez les résultats ici. 

Votre score est de _____ sur un total possible de 50. 

La moyenne obtenue par l’ensemble des utilisateurs du site est de _____.

Ce score mesure principalement l’importance relative du travail dans votre vie. Celui-ci prend-il trop de place aux dépens des autres aspects constitutifs de votre existence ? Si vous avez obtenu plus de 25 pour cette facette de la gestion du temps, c’est parce que vous avez répondu par l’affirmative à des énoncés comme «J’apporte du travail en vacances» ou «J’enfile les projets les uns à la suite des autres sans me permettre de pause ». 

Plus votre résultat est élevé, moins votre vie est ronde parce que certains de ses rayons (le travail, particulièrement) sont démesurés par rapport aux autres. Si c’est votre cas, adonnez-vous à ces deux activités qui vous aideront à clarifier pourquoi il en est ainsi. 

ACTIVITÉ 1 Compter ses heures travaillées 

Dans certaines conditions, il est normal de ressentir de la fierté à travailler deux fois plus d’heures par semaine que le commun des mortels. Cela peut être intéressant de découvrir pourquoi vous passez tant d’heures au boulot et de vous demander si cette fierté est légitime. Voyons les six principales raisons qui peuvent justifier vos semaines interminables. 

1. Une entreprise en démarrage ou un nouvel emploi. Il est normal que vous mettiez les bouchées doubles si vous venez de vous lancer en affaires et que vous ne comptez pas encore sur une clientèle établie. Il en va de même si vous occupez un nouvel emploi avec lequel vous n’êtes pas familier. Vous partez de zéro et vous devez atteindre la viabilité opérationnelle le plus rapidement possible. Prenez une bonne respiration et bûchez ! Toutefois, posez-vous quelques questions si votre entreprise est « en démarrage » depuis quelques années sans qu’elle soit encore viable ou si vous êtes « nouveau » depuis maintenant trois ans. Avez-vous ce qu’il faut pour réussir dans ce secteur d’activité ou cet emploi ? Vous ne pouvez tout de même pas travailler 70 heures par semaine toute votre vie ! 
2. Une entreprise en pleine croissance. Si votre entreprise a atteint la rentabilité et qu’elle connaît une croissance continue, il vous faudra abandonner le type de gestion entrepreneuriale pour adopter une gestion professionnelle. Votre entreprise doit être moins dépendante de vous-même. Il est certes valorisant de se sentir indispensable, mais une organisation ne doit pas devenir une prison d’où le gestionnaire ne peut s’échapper.
   
3. L’improductivité. Êtes-vous productif? Sur ces 70 heures passées au travail, combien sont gaspillées à cause d’erreurs de planification, d’un système d’archivage déficient, d’équipement vétuste ou d’une gestion du temps inexistante ? Si vous prenez 30 minutes pour trouver un dossier quand vos concurrents le font en 2 minutes, vous êtes 15 fois moins efficace qu’eux et vous devrez travailler 15 fois plus longtemps pour obtenir les mêmes résultats. 

4. L’obligation de succès. Si l’idée même de vous relaxer une petite heure vous fait entrevoir la déchéance, vous êtes sans doute prisonnier du succès. Pour vous une heure chômée est une heure perdue. Or, le succès exige l’équilibre et, à force de s’investir à fond dans une même activité, on finit par perdre l’énergie qui a jadis fait son succès. 

5. L’absence de relève. Si vous êtes en affaires depuis un certain temps, que vos employés de la première heure ont commencé à prendre leur retraite et que vous éprouvez des difficultés  à recruter du personnel ou à retenir vos ressources, il est probable que vous investissiez dans votre entreprise plus d’heures qu’une semaine normale de travail pour seulement rester à flot. Si c’est le cas, vous avez trois options : continuer à courir jusqu’au moment de votre retraite, vendre votre clientèle ou mettre sur pied un programme de planification de la relève. Cette troisième option est souvent préférable. 

6. Un plus grand bien-être au travail qu’à la maison. Cette sixième rai-son est de celles qu’on préfère ne pas s’avouer. Beaucoup de gens se réfugient dans le travail pour éviter de faire face à l’échec de leur vie personnelle. Ils ne savent plus comment agir en présence de leur partenaire de vie. Dans son article « The Work Alibi: When It’s Harder to Go Home », le professeur de l’Instituto de Empresa de Madrid Fernando Bartolomé évoque trois causes qui peuvent expliquer ce comportement. 

• Des hypothèses incorrectes. Trop souvent, on s’imagine que l’épanouissement de la vie du couple ne nécessite pas d’effort. C’est faux. Le train de vie que votre travail garantit aux membres de votre famille ne compense pas votre absence. 

• La crainte de faire face aux conflits. Si vous n’osez pas dis-cuter avec votre conjoint des irritants (l’omniprésence de sa famille, la façon dont il intervient auprès des enfants, etc.) et que vous vous réfugiez dans le travail, la qualité de votre relation s’émoussera peu à peu, jusqu’à ce que vous vous rendiez compte qu’il serait plus facile de vous lancer dans une nouvelle relation que de rebâtir les ponts avec la personne qui vous a appuyé pendant toutes ces années. Ne souriez pas ; c’est un comportement fréquent. •
  
• La tendance à remettre au lendemain. Vous vous dites que vous aurez le temps, très bientôt, de rebâtir les ponts avec votre partenaire ou avec vos enfants. Vous vous répétez cela depuis des années et vous vous entêtez à croire que votre absence est un sacrifice temporaire qui vous fera vivre plus tard, en famille, du bon temps. C’est une erreur de croire cela. Comme le dit Bartolomé, « les gens qui sacrifient le présent risquent la qualité de leur future vie personnelle. Tout comme en affaires, vous devez investir aujourd’hui pour profiter d’un retour sur investissement demain. Le parent qui tente soudainement d’établir une relation de qualité avec son enfant de 16 ans se rendra souvent compte qu’il est trop tard et que sa présence n’est plus la bienvenue. »

 Si votre score est élevé, prenez votre cahier et répondez aux questions suivantes. 

➢ Quelle est la raison, parmi celles énumérées précédemment, qui explique pourquoi vous investissez autant de temps dans votre travail ? 

• ➢Y aurait-il une autre raison 
• ➢Cette situation durera-t-elle encore longtemps ? 
• ➢Que perdez-vous entre-temps dans les autres pans de votre vie ? Cela en vaut-il la peine ?
• ➢Que ressentez-vous en répondant à ces questions ? 

ACTIVITÉ 2 Si ma vie était une tarte…»

Supposons vous ne jouez que quatre rôles, ceux du graphique suivant. 

Vous êtes tout d’abord un être humain. Vous avez besoin de faire de l’exercice, de manger, d’aimer et d’être aimé. Si vous négligez de répondre à vos besoins d’être humain, vous vous retrouverez rapidement seul, maigre et malade. Avouez que ce n’est pas tentant… De nombreuses personnes, pourtant, ignorent à peu près ce rôle et courent à leur perte. 

Que vous soyez rémunéré ou pas, vous êtes également un employé. Vous avez des tâches à accomplir chaque jour et, si vous ne les faites pas, vous risquez de perdre votre emploi ou d’être mal jugé par les gens qui comptent sur vous. 

Vous êtes également un gérant. Vous ne devez pas perdre de vue vos objectifs et vous devez vous assurer d’avoir en main, au moment où vous en aurez besoin, les ressources nécessaires à leur atteinte. Si vous prévoyez lire un livre et que vous ne vous le procurez pas, vous ne jouez pas plus votre rôle de gérant que l’entrepreneur qui oublie de faire livrer les matériaux dont auront besoin ses ouvriers dans un chantier de construction. 

Vous êtes finalement l’actionnaire majoritaire de votre vie. Si vous vous entêtez à suivre une trajectoire qui vous nuit à moyen ou à long terme, vous en subirez les conséquences. L’actionnaire doit étudier son environnement et s’assurer que les objectifs visés sont toujours pertinents. Imaginez l’actionnaire principal d’une entreprise de disques qui aurait décidé de continuer à produire des vinyles dans les années 1980 plutôt que de prendre le virage numérique. Que penserions-nous de lui aujourd’hui ? 

52 jours pour réinventer ma vie 

Dans votre cahier, redessinez cette tarte en tenant compte du temps que vous passez chaque semaine à jouer chacun de ces quatre rôles. Vous vous retrouverez sans doute avec quatre pointes de format différent. Répondez ensuite à ces questions. 

• ➢Gérez-vous votre vie de façon équilibrée ? 
• ➢Quelles sont les implications de la répartition de votre temps pour chacun des rôles que vous jouez ? 
• ➢Négligez-vous un ou plusieurs rôles ? 
• ➢Quel est l’impact de cette négligence ? 
• ➢Croyez-vous qu’un changement de cap s’impose ? 
• ➢Que pourriez-vous faire pour mieux équilibrer votre vie? 

Vous pouvez lire Glissez sur le temps pour poursuivre cette réflexion.