Nous avons à maintes reprises, depuis trois semaines, insisté sur importance de percevoir correctement la réalité avant de prendre des décisions. C’est entre autres choses ce que permet le modèle ABCDE. Une perception juste est nécessaire pour évaluer les situations de manière objective. 

Cette nécessité de percevoir la réalité pour ce qu’elle est autant autant pour l’individu (il importe de se percevoir comme on est vraiment) que pour l’environnement (il faut savoir distinguer une menace d’une occasion). Il sera question de la perception de soi au jour 31; nous nous contenterons, aujourd’hui, de présenter quelques-uns des facteurs qui peuvent nuire à la bonne perception de l’environnement. 

Avant d’aller plus loin, rendez-vous au www.alainsamson.com/Le500, cliquez sur Les rapports, puis, dans la section intitulée Les rapports liés à l’intelligence émotionnelle, cliquez sur Le quatrième rapport. Notez ici les scores. 

UNE PERCEPTION JUSTE

Votre score est de _____ sur un total possible de 25. 

La moyenne obtenue par l’ensemble des utilisateurs du site est de _____.

Si vous avez obtenu plus de 15 pour cette dimension de l’intelligence émotionnelle, c’est parce que vous avez répondu par l’affirmative à des énoncés comme «Je prends le temps d’évaluer le travail à accomplir dans son cadre global» ou «Je tiens compte de mes biais personnels quand j’évalue une situation». Les trois activités du jour vous seront profitables si votre résultat est inférieur à 15. Faites-en au moins une.

ACTIVITÉ I Reconnaître les pièges perceptuels 

Pendant toute la journée, assurez-vous constamment que vos perceptions sont justes. Pour ce faire, soyez particulièrement à l’affût des pièges perceptuels suivants. 

Les mauvaises bases de raisonnement (B) 

Si vous interprétez mal ce qui se joue devant vous, votre perception s’en trouvera faussée. Si vous pensez automatiquement que les gens veulent votre perte, vous refuserez de croire ce qu’ils disent. Si vous personnalisez tout ce qu’on vous dit, vous vous sentirez attaqué même quand ce ne sera pas le cas. Prenez garde aux clés de la résilience pour lesquelles vous avez obtenu de faibles scores. Si vous avez réalisé que vos bases de raisonnement sont souvent très loin de la réalité, prenez le temps, tout au long de la journée, de vérifier la valeur de vos perceptions. 

L’effet de récence 

Quand arrive le temps d’analyser une situation, accordez-vous plus de valeur aux données les plus récentes ? 

• Supposons que vous comptiez acheter un réfrigérateur. Vous avez lu les magazines Protégez-vous et Consumer’s Report. Fort du fruit de vos recherches, vous annoncez à une amie que vous achèterez le modèle A de la marque B. L’amie grimace et vous raconte que sa voisine a acheté ce modèle et qu’elle en est insatisfaite. Cette information vous influencera-t-elle ? Après tout, elle provient d’un seul consommateur alors que les rapports des magazines spécialisés sont le fruit de nombreux témoignages.
  
• Votre patron vous rencontre aujourd’hui pour votre évaluation annuelle, laquelle est inférieure à celle de l’an passé à cause de votre arrivée tardive au travail hier. Vous arriviez en retard pour la première fois cette année ! Trouverez-vous que la perception de votre patron est juste même si, effectivement, vous étiez en retard hier ? Il peut être hasardeux de donner trop d’importance à l’information la récente. 

L’effet de halo

Ce piège perceptuel consiste à se faire une opinion d’une personne ou d’une chose à partir d’une seule de ses caractéristiques. Par exemple, un patron considérera comme fantastiques toutes les idées d’un employé parce que celui-ci a étudié à la même université que lui. Un autre se méfiera systématiquement d’une employée parce qu’elle est blonde.

Si votre perception est quelquefois brouillée par l’effet de halo, demandez-vous quels autres critères pourraient être utilisés dans l’évaluation de la situation. Il n’y a pas que l’alma mater ou la couleur des cheveux qui permettent de déterminer si une personne est digne de confiance… 

ACTIVITÉ 2 Élargir sa perspective 

La personne qui ne garde pas une vue d’ensemble sur une situation s’attardera à des détails, s’enfargera » dans les fleurs du tapis. Savoir mettre les événements en perspective permet de départager ce qui est essentiel et ce qui est accessoire. 

Cette faculté est tellement importante qu’elle fait partie des attributs de la sagesse. Il en sera question au jour 41. Pour aujourd’hui, contentez-vous de vous remémorer une situation récente au cours de laquelle vous avez dû prendre une décision et répondez aux questions suivantes. 

• ➢Quelle est la raison d’être de cette rencontre ? 
• ➢Quel est le problème au coeur de cette situation ? 
• ➢Qu’est-ce qui est vraiment important ici ? 
• ➢Avons-nous un objectif commun?
• ➢S’agit-il d’un détail ou d’un élément important de la discussion? 

ACTIVITÉ 3 Se demander si on a toute l’information 

Il est souvent tentant de se lancer dans la recherche de solutions avant même que le problème ait été défini. Avez-vous tendance à sauter aux conclusions ?

Que penseriez-vous d’un médecin qui vous annoncerait que vous souffrez de telle maladie simplement parce que vous faites de la fièvre ? Vous douteriez sans doute de son diagnostic, puisque la fièvre est un symptôme d’une foule de maladies. Vous insisteriez probablement pour qu’il vous fasse passer des tests et qu’il fouille un peu plus votre dossier médical avant de vous soumettre à un traitement. Et vous auriez raison ! 

Vous agissez pourtant comme ce médecin quand vous sautez aux conclusions et que vous partez en quête d’une solution alors que vous n’avez même pas les bons renseignements pour la trouver. 

Pour cette activité, remémorez-vous une décision récente et demandez-vous si vous disposiez de toute l’information nécessaire à la définition du problème. Que pourriez-vous faire autrement? 

Vous pourrez en apprendre davantage sur ce sujet en consultant L’intelligence émotionnelle, de Daniel Goleman, The Resilience Factor, de Karen Reivich et Andrew Shatté, ou encore le chapitre 8 de Character Strengths and Virtues, de Christopher Peterson et Martin E. P. Seligman.