Jour 33 Le respect pour les autres
Pendant une bonne partie de son évolution, le cerveau humain est resté relativement petit : il faisait à peine la moitié de sa taille actuelle. Quand l’homme a enfin appris à maîtriser le feu, la dimension de cet organe a rapidement doublé. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette nouvelle habileté a créé de nouveaux besoins qu’un cerveau préhistorique ne pouvait pas combler.
La maîtrise du feu impliquait la sociabilité. Dorénavant, les humains passeraient les soirées froides ensemble, autour de cette source de chaleur, et devraient apprendre à vivre en société. Il faudrait féliciter une personne sans froisser l’autre, se faire valoir afin de faire grimper son potentiel de séduction ou défendre son point de vue sans démolir celui des autres.
Les humains ont rapidement compris l’importance de la réciprocité pendant que grandissait en eux la sociabilité. L’individu en santé qui partageait le fruit de sa chasse se verrait offrir de la nourriture quand, à cause de l’âge ou d’une blessure, il ne serait plus en mesure de chasser. Celui qui en protégeait un autre lors d’une attaque serait protégé à son tour quand un danger le guetterait.
Ce nouveau cerveau permettait le développement de l’intelligence sociale (dont il sera question au jour 41) et la mise en place de règles favorisant la réciprocité. Et parmi celles-ci, le besoin de ressentir un certain respect pour l’autre figurera rapidement en bonne position. Pourquoi ? Parce qu’il est rarement possible de réaliser un rêve en solitaire et que le respect pour l’autre constitue un préalable à sa participation. Si vous ne respectez pas l’autre, il ne vous respectera pas non plus et il n’aura aucune envie de vous aider à concrétiser vos projets. Faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fassent.
Avant d’aller plus loin, rendez-vous au www.alainsamson.com/Le500 et cliquez sur Le respect pour les autres. Reproduisez ici les deux scores.
Votre score est de _____ sur un total possible de 100.
La moyenne obtenue par l’ensemble des utilisateurs du site est de _____.
Si vous avez obtenu plus de 60, c’est parce que vous avez répondu par l’affirmative à des énoncés comme «J’accepte les autres tels qu’ils sont, dans le respect» ou «Je m’efforce de demeurer crédible. Je respecte mes engagements et je m’assure de la véracité de mes propos ».
Une activité d’amorce
Si votre résultat est inférieur à 60, remplissez le tableau suivant en notant le nom d’au moins cinq personnes avec qui vous entrez en interaction chaque jour. Demandez-vous à quel point vous respectez la qualité de leur travail, leurs compétences ou la valeur de leurs opinions. Vous pouvez, pour effectuer cette évaluation, vous accorder une note de 0 à 100 ou simplement inscrire les mots positif, neutre ou négatif. Demandez-vous ensuite si ces évaluations sont justes. Correspondent-elles à la réalité? Avez-vous raison de manquer de respect envers ces personnes? Quelles répercussions cela a-t-il sur vos relations avec elles et sur votre efficacité dans la vie ?
Nom | Qualité du travail | Compétence | Opinion |
Ne vous y trompez pas : en respectant davantage les autres, c’est à vous que vous rendrez service. Le respect envers les autres apporte de nombreux avantages à la personne qui a la chance de le ressentir.
- Des relations basées sur la réciprocité. Il est difficile de rendre service à des gens qu’on ne respecte pas. Après tout, pourquoi se fendre en quatre pour quelqu’un qui nous inspire, au mieux, un sentiment d’indifférence ou d’apathie ? Pourtant, le fait de retourner l’as-censeur est à la base des relations permettant à deux personnes de s’entraider dans l’atteinte de leurs objectifs. Ce type de relation est souvent à l’origine des grands succès.
- La capacité d’accepter l’autre tel qu’il est. Si vous respectez une personne, vous lui donnez le droit d’être différente de vous et de prendre ses décisions en s’appuyant sur des critères autres que ceux que vous utiliseriez dans la même situation. La personne qu’on respecte ne devient pas ridicule du seul fait qu’elle pense différemment.
- Une plus grande ouverture d’esprit. Dès que vous respectez davantage les autres, vous vous surprenez à supposer qu’ils peuvent avoir raison même s’ils sont en désaccord avec vous. Cela vous permet de vous intéresser à leur base de raisonnement et à leurs arguments, puis de remettre en question votre opinion. Du coup, la qualité de vos décisions s’améliore.
- De meilleures collaborations. Les plus importants projets sont rarement réalisés en solo. Vous avez besoin des autres, et les autres ont besoin de vous. Pour établir des relations qui donnent à chacun le sentiment d’y gagner, le respect mutuel est essentiel. Pourquoi aider une personne qui vous indiffère ou que vous ne respectez pas ? Comment faire grandir votre appréciation pour les autres ? Encore une fois, en vous adonnant à ces quelques activités. Choisissez celle qui vous inspire le plus.
ACTIVITÉ 1 Étudier ses collaborations à succès
Dans votre cahier, notez le nom des collaborateurs grâce auxquels vous avez eu du succès. Rappelez-vous la première impression que vous avez eue de chacune de ces personnes.
Si votre score est bas, il est probable que ces collaborations ont mis du temps à être efficaces et que vous aviez des réserves au début. Avouez-le : vous doutiez que ces personnes puissent le moindrement vous être utiles… Notez quelques-unes des pensées qui ont alors traversé votre esprit.
Que s’est-il passé ensuite ? Vous vous êtes rendu compte que ces per-sonnes vous complétaient sur un aspect, ce qui améliorait vos chances de réussite. Notez quelques-unes des forces que vous avez découvertes chez vos collaborateurs.
Votre succès aurait-il été facilité si vous aviez fait d’emblée confiance à ces gens, si vous les aviez acceptés dès le début? Pourquoi n’en serait-il pas ainsi des gens que vous rencontrez chaque jour ? Pourquoi ne pourraient-ils pas tout aussi bien vous compléter ? Le respect pour l’autre.
ACTIVITÉ 2 Être la personne sous-estimée
Avez-vous déjà ressenti, au début d’un travail en équipe, qu’une per-sonne vous sous-estimait? Comment vous êtes-vous senti à ce moment? Comment vous êtes-vous senti quand l’autre s’est finalement rendu compte de la qualité de votre apport? Vous seriez-vous davantage impliqué s’il en avait été autrement? Écrivez vos réponses ainsi que vos réflexions dans votre cahier.
Se pourrait-il que vous agissiez à l’occasion comme l’a fait cette personne qui ne vous faisait pas confiance ? Quel effet cela a-t-il sur l’autre? Quel effet cela a-t-il sur son rendement? Pouvez-vous vous permettre de subir ces effets ? Encore une fois, notez vos réflexions.
Prenez quelques instants, aujourd’hui, pour apprendre à mieux connaître une personne que vous avez tendance à regarder de haut. Découvrez-lui au moins une qualité.
ACTIVITÉ 3 Gérer les désaccords
Vous avez sûrement déjà vécu cette situation : vous êtes en désaccord avec quelqu’un mais, au lieu de trouver un point d’entente, vous laissez le désaccord se transformer en conflit ou encore vous vous éloignez de l’autre. Dans les deux cas, vous en sortez tous les deux perdants. Il y a sûrement moyen de faire mieux…
Dans votre cahier, décrivez un désaccord que vous avez actuellement avec une personne, puis répondez aux questions suivantes dans l’ordre où elles sont présentées.
- Qu’est-ce qui vous irrite ? Le désaccord lui-même ou la manière dont l’autre présente ses arguments ?
- Résumez la nature de votre désaccord comme le ferait un tiers qui ne serait pas impliqué émotivement.
- Que faites-vous habituellement pendant que l’autre fait valoir son point de vue? L’écoutez-vous ou préparez-vous votre prochain argument ?
- Relevez deux arguments valables parmi ceux de cette personne.
- Rappelez-vous comment vous défendez votre point de vue. Le faites-vous de manière à encourager une écoute active ?
Le fait que vous ne partagiez pas la même opinion ne fait pas de votre interlocuteur un être inférieur. Attaquez-vous à ses arguments et non à la personne ; ne vous en prenez pas au messager.
Activez votre intelligence émotionnelle. Mettez-vous à la place de l’autre. Efforcez-vous de deviner pourquoi il a cette opinion et demandez-vous si vous n’auriez pas la même à sa place. De là, partez, dans le respect, à la recherche d’un terrain d’entente qui vous satisfera tous deux et, si c’est impossible, entendez-vous sur le fait que vous n’êtes tout simplement pas d’accord sur ce sujet.
ACTIVITÉ 4 Brosser un portrait plus flatteur
Notez spontanément dans votre cahier le nom de trois ou quatre per-sonnes que vous appréciez peu ces temps-ci, des personnes que vous estimez peu. Reproduisez ensuite sur une page de votre cahier le dessin d’un arbre et inscrivez, au milieu du tronc de l’arbre, la raison pour laquelle vous respectez peu une de ces personnes.
Dans les feuilles de l’arbre, notez les qualités de cette personne. Si vous manquez d’idées, consultez des gens qui entrent régulièrement en contact avec elle.
Dans l’herbe située au bas de l’arbre, inscrivez des expériences passées positives auxquelles vous associez cette personne.
Pour terminer, notez vos récriminations à son égard dans des nuages que vous dessinerez au-dessus de l’arbre.
Placez votre cahier ouvert contre un mur. Reculez de huit ou neuf pas at jetez un coup d’oeil à votre oeuvre. Vous pouvez voir sur le tronc, au centre, la raison pour laquelle vous n’appréciez pas cette personne ces jours-ci.
Tout autour, vous voyez ses qualités et les expériences positives qu’elle vous rappelle et vous voyez peut-être, dans les nuages, d’autres récriminations. Ce qui importe, c’est de réaliser que ce qui vous irrite actuellement n’est qu’une petite partie de cet individu. Il a d’autres qualités. Il peut être agréable à côtoyer à l’occasion. Prenez un peu de recul et considérez-le dans son intégrité. Vous vous rendrez compte que, malgré le désaccord que vous entretenez, il mérite votre respect.
ACTIVITÉ 5 Utiliser le «je» plutôt que le «tu»
Vous réagissez différemment aux gens selon que vous les respectez ou pas. Par exemple, si un collègue parle fort alors que vous devez vous concentrer, votre réaction pourrait être : « Vas-tu finir par fermer ta grande gueule ? C’est difficile de se concentrer quand on a un grand veau qui fait du bruit dans le bureau» ou «J’éprouve vraiment de la difficulté à me concentrer quand tu parles aussi fort. Serait-il possible de baisser le ton quand tu vois que suis concentré ? Ça me permettrait de finir mon travail à temps ».
Vous conviendrez que la différence est considérable entre ces deux répliques. La première est accusatrice, tandis que la seconde demande la coopération de l’autre. La première réduit la valeur de l’autre personne, tandis que la deuxième l’affecte peu.
L’activité consiste donc à demander à un ami de jouer le rôle d’une personne qui vous exaspère ces jours-ci. Racontez à votre ami l’objet de votre désaccord, puis simulez l’affrontement que vous pourriez avoir. Vous n’avez que deux consignes à respecter : parler au « je » afin d’éviter le ton accusateur et communiquer à l’autre ce qui vous irrite en encourageant sa collaboration.
Votre ami doit, après avoir joué le jeu, évaluer votre performance et vous faire remarquer les moments où vous n’avez pas respecté les consignes. Changez ensuite de rôle. Vous deviendrez comédien-observateur et vous simulerez une dispute basée sur une situation que vit présentement votre ami.
Dans votre cahier, notez vos réactions. Est-il facile de présenter les faits sans accuser ? Est-il difficile de supposer que l’autre saura faire preuve de bonne volonté ? Pensez-vous que cette manière d’agir est valable dans toutes les situations ? Expliquez.
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Pour vous rendre compte que les autres ont le droit d’être différents de vous et que ces différences sont un avantage plutôt qu’un inconvénient, lisez La gestion des conflits pour les pissous.