Jour 41 Une description des vertus et des traits de caractère 

Plusieurs ont dit que les vertus distinguent l’homme de l’animal. D’autres ont avancé que c’est l’utilisation des vertus qui permet à l’homme de trouver sa place dans l’Univers. Mais qu’est-ce qu’une vertu ? Selon Le Petit Larousse, il s’agit d’une disposition constante qui porte à faire le bien et à éviter le mal ; la deuxième acception veut qu’il s’agisse d’une qualité particulière. Force est de constater que, de nos jours, le fait de faire le bien est moins à la mode que le besoin de défendre ses droits. 

Toutefois, avez-vous remarqué comment vous vous sentez quand vous faites le bien, c’est-à-dire quand vous utilisez une de vos vertus ? Des expériences ont révélé que l’action de rendre service, sans rien attendre en retour, libère des anticorps dans l’organisme et renforce le système immunitaire. Un geste altruiste rend service à celui qui l’accomplit. N’est-ce pas fantastique ? 

Les vertus vous aideront à améliorer le sentiment de bonheur que vous ressentez chaque jour. La typologie retenue ici est celle de Peterson et Seligman. Elle a le mérite de reposer sur des vertus qui sont valorisées partout dans le monde et par toutes les religions, et elle présente les traits de caractère qui composent chacune d’elles. Vous tenterez demain de vous situer dans cette typologie. 

La vertu de la connaissance et de la sagesse 

Il s’agit d’une force cognitive permettant l’acquisition et l’utilisation de la connaissance. Sans sagesse, le savoir ne peut être utilisé à bon escient et son acquisition ne sert pas à grand-chose. Cette vertu est constituée de plusieurs traits de caractère. 

• La créativité. Capacité de trouver de nouvelles manières d’envisager une situation donnée. Dans la typologie de Peterson et de Seligman, on mentionne également l’originalité et l’ingéniosité. Les personnes douées de cette force abordent souvent les problèmes sous des angles si originaux que de nouvelles solutions, que personne ne voyait jusque-là, apparaissent soudainement évidentes. 

• La curiosité. Façon d’aborder une situation sans idées préconçues. En présentant cette force, Peterson et Seligman utilisent égale-ment l’expression « Intérêt et ouverture à l’expérience ». La personne curieuse aime explorer le savoir qu’elle ne possède pas encore et découvrir les points de vue des autres. 

• L’ouverture d’esprit. Force qui sous-entend le jugement et la pensée critique. Selon Peterson et Seligman, l’ouverture d’esprit correspond à la capacité qu’a une personne d’analyser une situation sous tous ses angles, sans sauter aux conclusions, tout en demeurant disposée à changer d’idée si les faits démontrent que c’est nécessaire.

• L’envie d’apprendre. Force qui pousse une personne à acquérir de nouveaux savoirs. Cette force fait de l’apprentissage une activité autotélique, c’est-à-dire une activité qui comporte sa récompense en elle-même. Il n’est pas nécessaire que le nouveau savoir soit utile pour que son acquisition soit plaisante. 

• La perspective. Capacité de passer outre les intérêts à court terme et de voir une situation dans sa globalité. C’est également la capa-cité d’offrir des conseils de valeur. 

La vertu du courage 

Il s’agit d’une force émotionnelle qui permet d’accomplir ce qui doit l’être malgré l’adversité et l’opposition, qu’elles soient internes ou externes. Le courage est constitué de quatre facettes. 

• La bravoure. Disposition de l’esprit qui fait qu’une personne ne change pas d’avis malgré l’opposition ou les conséquences que ses gestes peuvent entraîner. Les gens braves n’hésitent pas à combattre les injustices, même s’ils n’en sont pas personnellement victimes. 

• La persévérance (ou ténacité). Capacité à continuer une action même si elle ne donne pas les effets escomptés à court terme, et à terminer ce qui est entrepris malgré les difficultés, tout en y prenant un réel plaisir. 

• L’intégrité (ou authenticité) Capacité, pour un individu, d’agir en fonction de ses valeurs, de ce qu’il est. L’intégrité implique égale-ment la capacité à rester soi-même en dépit des influences externes et de faire valoir son opinion même si on la sait impopulaire. 

▪ L’énergie (ou vitalité, ou vigueur). Force qui s’apparente à une prédisposition physique envers l’action. La personne énergique entrevoit la vie avec enthousiasme ; pour elle, la vie est une aventure, il lui est facile à sortir du lit le matin et elle s’emballe devant de nouveaux projets. 

La vertu de l’humanité 

L’humanité constitue une force interpersonnelle qui rend une personne capable de se faire apprécier et de se préoccuper du sort des autres. Cette vertu présente trois facettes. 

• Le désir d’aimer et d’être aimé. Capacité d’apprécier une relation aidante réciproque avec les autres. Selon Comte-Sponville, ce serait, en soi, la plus grande vertu. 

• La gentillesse et la générosité. Capacité qui permet à une personne de ressentir un bien-être au moment où elle aide autrui. 

• L’intelligence sociale. Trait de caractère, proche de l’intelligence émotionnelles, qui permet à un individu de se faire apprécier, de livrer son point de vue sans heurter personne et de découvrir ce qui motive les autres. 

La vertu de la justice 

Il s’agit d’une force sociale qui rend possible la vie en société. En effet, si personne ne se préoccupait de justice, la vie en groupe deviendrait impossible. Cette vertu présente trois facettes. 

• Le devoir de citoyenneté. Importante responsabilité sociale. Ce devoir s’applique à la société dans son ensemble, mais aussi à son pays, à son groupe de travail ou à sa proche collectivité. La personne qui accomplit son devoir de citoyenneté amène les gens à faire ce qui doit être fait pour le groupe, quitte à y perdre à court terme. 

• La recherche de la justice et de l’équité. Propension à donner sa chance à tous et à ne pas laisser ses idées préconçues causer des préjudices aux autres. 

• Le leadership. Capacité à mobiliser son équipe afin de réaliser des choses et d’atteindre des objectifs. 

La vertu de la tempérance 

Il s’agit d’une force qui a pour effet de réfréner les excès qu’une personne pourrait avoir envie de commettre, ce qui la met à l’abri de risques inutiles et l’empêche de faire des gestes qu’elle pourrait regretter. Cette vertu comporte quatre facettes. 

• Le pardon. Capacité qu’a une personne de passer l’éponge et de rétablir les ponts avec quelqu’un qui lui a fait du tort, combinée à sa capacité d’accepter les autres tels qu’ils sont. 

• L’humilité et la modestie. Capacité qu’a un individu de s’accepter tel qu’il est et réserve qui l’empêche de se vanter au terme de ses accomplissements. 

• La prudence. Capacité d’autocensure qui a pour effet de mesurer les risques d’une action avant de s’y lancer. 

• Le contrôle de soi. Proche de l’autodiscipline, trait de caractère qui fait partie de l’intelligence émotionnelle. 

La vertu de la transcendance 

Cette force pousse l’humain à réaliser qu’il n’est pas isolé, qu’il fait partie d’un tout et que c’est dans ce tout qu’il peut trouver sa raison d’être. Cinq traits de caractère contribuent à faire naître cette vertu chez une personne. 

• L’appréciation de la beauté. Capacité d’être ému, voire exalté, par ce qui est beau ou excellent. 

• La gratitude. Capacité de percevoir ce qui est arrivé de bien et d’en être reconnaissant. Ce trait de caractère est également une clé de la résilience. 

• L’optimisme. État d’esprit qui fait en sorte qu’une personne s’attend à ce que l’avenir soit agréable. C’est à la fois un trait de caractère et une clé de la résilience. 

•L’humour. Capacité de voir le bon côté des choses combinée au désir de faire grandir le bonheur que ressentent les gens de son entourage. Un bon humour repose sur la capacité de mettre les choses en perspective. 

• La spiritualité. Croyance en une force plus grande que soi, une force qui donne un sens à son existence. Pour certains, la spiritualité est de nature religieuse. D’autres vont plutôt en référer à l’Univers, à l’éther ou simplement à La Force. Les gens qui ont une vie spirituelle sont généralement plus heureux. 

Voilà, votre exercice du jour était de faire le tour de ce qui rend humain… un être humain. A des degrés divers, ces vertus et ces traits de caractère sont présents chez tous les êtres humains. Ce qui rend un individu unique, en bonne partie, c’est le dosage de ces 24 traits de caractère. 

Pour pousser plus avant votre réflexion sur ce thème, lisez Character Strengths and Virtues, de Christopher Peterson et Martin E. P. Seligman, Now, Discover Your Strenghts, de Marcus Buckingham et Donald O. Clifton, ou le Petit traité des grandes vertus, de André Comte-Sponville. Si vous voulez discuter de ce thème, cliquez sur Vertus et traits de caractère dans le groupe de discussion. Le livre Devenez un superhéros vous présente également tous ces traits de caractère gagnants.