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Jour 45 : Les types de vie

Jour 45 : Les types de vie 

Rappelons que le but de la démarche présentée dans ce livre est de faire grandir le sentiment de bonheur que vous ressentez chaque jour. Il s’agit d’un des principaux objectifs qui devraient régir votre vie. Mais qu’est-ce qui crée le bonheur ? Il est temps d’en parler. Nous traiterons aujourd’hui des cinq types de vie qui s’offrent à vous. 

La vie vide 

Les gens qui se contentent d’une vie vide ne se posent pas de questions. Ils n’ont aucun projet. Ils se lèvent le matin, se rendent au travail, reviennent le soir, mangent un peu, regardent la télé, se couchent et reprennent la même routine le lendemain. Ils ne s’interrogent jamais sur ce qu’ils pourraient faire de leur vie parce que leur vie, justement, ils la subissent plus qu’ils ne la créent. Ce sont les circonstances et les autres qui façonnent ce qu’ils vont devenir. 

Quand une personne prend conscience de la vacuité de son existence, elle s’offre un plaisir immédiat. Elle se précipite au magasin et s’achète quelque chose dont elle n’a pas vraiment besoin (ou qu’elle n’a pas les moyens de s’offrir) simplement pour se prouver que sa vie a un sens. L’acte de consommer devient, à ce moment, un rituel qui permet à la fois de maintenir sa vie vide et de compenser en se lançant dans ce que, dans La vie est injuste (et alors?) , j’ai appelé la course au bonheur instantané. 

Au stade où vous en êtes dans cette démarche, il est peu probable que votre vie soit actuellement vide parce que vous cherchez un sens à votre existence. Cela ne veut cependant pas dire que vous vivez une vie pleine. Poursuivons la discussion pour en décider. 

La vie plaisante 

La vie serait bien vide sans les petits plaisirs qu’on peut s’offrir ou qui se présentent quotidiennement, ces petits bonheurs que vous avez appris à savourer au jour 12. Voici une liste bien incomplète de ces plaisirs qui rendent une journée plus belle. 

  • Un cornet de crème glacée avalé rapidement par une chaude journée de juillet. 

• Une promenade au parc un après-midi d’été. 

• Une nouvelle voiture achetée au printemps.

• Des soldes sur des produits dont on a besoin.

• Des vacances de Noël en Asie. 


• Un baiser échangé avant de partir au travail.

• Un accueil chaleureux des collègues au retour d’un long congé.

Tous ces petits plaisirs rendent la vie plaisante et font grandir le senti-ment de bonheur pour autant qu’on apprend à les apprécier, à les savourer. Deux mécanismes peuvent cependant vous priver de ces plaisirs. 

L’adaptation 

L’être humain a appris à s’adapter à son univers en constant change-ment. À un certain moment dans l’histoire, il en allait de sa survie. Aujourd’hui, l’adaptation l’amène souvent à oublier de savourer l’instant présent. 

Le graphique présenté dans cette section présente le sentiment de bonheur qu’a éprouvé Julianne au cours des derniers jours. Remarquez l’augmentation soudaine de ce sentiment qui est survenue le 4. Ce jour-là, son patron lui accordait une augmentation de salaire. Les journées d’ensuite, Julianne vivait sur un nuage. Elle s’est même permis l’achat d’un manteau le 7 puis, tranquillement, son bonheur est revenu à son niveau normal. En date du 24, son sentiment de bonheur n’était pas plus élevé qu’avant son augmentation. 

Brel chantait : « On n’oublie rien de rien : on s’habitue, c’est tout. » Il avait raison. Avec le temps, on finit par ignorer ces petits plaisirs quotidiens. On apprécie peu sa santé jusqu’au moment où on tombe malade. On apprécie peu sa compagne jusqu’au moment où elle nous abandonne. On apprécie peu son salaire dès qu’on s’est habitué au niveau de vie qu’il nous permet. 

La comparaison 

L’adaptation n’est pas le seul mécanisme qui prive l’être humain d’une vie plaisante. L’humain est doté d’une propension à comparer son sort à celui des autres. Et il se compare rarement avec les moins nantis que lui. Pensez à ces joueurs de hockey qui se plaignent de ne gagner que deux millions ($US) par année. À les écouter parler, on aurait quelquefois envie de leur envoyer des victuailles ! 

Les publicités télévisées tentent chaque jour de vous faire prendre conscience de tout ce que vous ne possédez pas. Des salariés qui gagnent déjà plus que vous font la grève. Il est normal que, devant tout cela, votre vie vous paraisse soudain moins intéressante… 

Pour vivre une vie plaisante, vous devez avoir une perception juste (jours 7 et 21) de votre situation, injecter dans votre quotidien des occasions à savourer et apprendre à mieux apprécier ces petits plaisirs qu’il vous arrive de perdre de vue. Il y a des mieux nantis, mais il y a aussi des moins nantis que vous ; des gens en parfaite santé, mais aussi des plus malades que vous. Aspirez à améliorer votre vie tout en appréciant ce que vous avez déjà. Si vous ne développez pas cette capacité, l’adaptation et la comparaison feront en sorte que vous n’apprécierez pas davantage votre sort quand tous vos rêves auront été réalisés. 

La vie gratifiante 

Selon le dictionnaire, une gratification est une satisfaction psychologique. Alors que la vie plaisante procure à l’individu des satisfactions que ses sens perçoivent, la vie gratifiante fait grandir de l’intérieur son sentiment de bonheur. Il y a deux moyens de se faire une vie gratifiante. 

Les activités autotéliques 

Il y a autotélicité quand l’accomplissement d’une tâche offre à lui seul une récompense. Un travail autotélique est motivant en soi, il est agréable à accomplir. Les gens qui ont un emploi autotélique n’ont pas l’impression de travailler… et ils sont quand même payés ! 

Toutes les activités qui vous permettent d’atteindre le flow sont autotéliques. Chaque fois que vous pouvez vous attaquer à une tâche présentant un défi correspondant à vos talents, à vos habiletés et à vos forces, vous avez de bonnes chances de vous retrouver dans cet état. Il en va de même chaque fois que vous utilisez vos cinq principales forces (voir jour 42). Par exemple, la personne qui aurait comme trait de caractère le plus fort l’envie d’apprendre vit des journées plus gratifiantes quand elle les passe à creuser un sujet qui l’intéresse.

Les projets 

Chaque fois que vous terminez une étape d’un projet dans lequel vous vous êtes lancé, vous ressentez une fierté. Ce sentiment de fierté est une gratification. Mais encore faut-il que vous ayez des projets. Vous vous pencherez sur ce sujet dans les prochains jours. 

La vie porteuse de sens 

Il y a encore plus que les plaisirs et la gratification : le sentiment que sa vie a un sens et qu’elle sert à quelque chose, que sa présence sur Terre n’aura pas été vaine et que le monde devient meilleur grâce à soi. Il y a finalement un sentiment d’utilité par rapport à autrui. Vivre une vie porteuse de sens, c’est mettre ses principales forces au service d’une cause plus grande que soi, une cause correspondant à ses valeurs. 

Ceux qui ont vu le film Les frères Blues se rappellent sûrement cette scène où l’un d’eux explique à une dame qu’on est en mission pour le bon Dieu. Pour amorcer sa formation intitulée Authentic Happiness Coaching Program, Martin E. P Seligman, le directeur du programme, confie aux participants cette mission : « En tant que disséminateurs, votre tâche sera simple : faire grandir le tonnage de bonheur sur cette planète. » C’est là la mission que s’est donnée Seligman. C’est ce qui donne un sens à sa vie. 

Votre mission n’est pas statique. Elle peut changer tout au long de votre vie. J’ai une amie dont la mission est actuellement de rendre ses enfants capables de faire face au monde. D’ici quelques années, quand ses enfants auront terminé leurs études, elle passera à autre chose. Entre-temps, ce sentiment d’accomplir cette mission l’anime. Et vous, quelle est votre mission dans la vie ? L’activité du jour 51 vous aidera à répondre à cette grande question. 

La vie pleine 

Une personne mène une vie pleine quand sa vie est à la fois plaisante, gratifiante et porteuse de sens. 

Terminez cette journée avec cet exercice. D’abord, rappelez-vous le jour 13, ce jour où vous deviez commencer à écrire, tous les soirs, trois mercis dans votre cahier. Le premier merci devait se rapporter à un événement plaisant ; le deuxième, à une activité captivante ; le troisième, à un geste qui vous a permis de rendre le monde meilleur. A ce moment, vous étiez invité à vous rendre compte que vous viviez une vie pleine. 

Allez plus loin maintenant. Si vous avez pris cette habitude, bonifiez-la en prévoyant dorénavant, chaque soir, trois actions que vous ferez le lendemain et qui vous permettront de vivre une vie pleine. Trois actions par jour pour avoir de quoi écrire trois mercis chaque soir. Si vous n’avez pas pris l’habitude des trois mercis, mettez-la en place aujourd’hui. Notre objectif commun est simple et ambitieux : vous permettre d’éprouver un puissant sentiment de bonheur. 

Trois suggestions de lecture aujourd’hui: Authentic Happiness, de Martin E. P. Seligman,, de Mihaly Csikszentmihalyi, et The Pursuit of Happiness, de David G. Myers.

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Alain Samson

Conférencier et formateur en entreprise depuis plus de30 ans, Alain Samson aide les organisations à relever les défis auxquelles elles font face. Alain sait aller à l'essentiel tout en soutenant l'intérêt de son auditoire grâce à la base scientifique de ses propos et un humour pince-sans-rire très efficace. Alain Samson offre un vaste choix de formations et conférences en entreprises à Montréal, Québec et ailleurs au Canada. Il offre aussi des bootcamp et activités de consolidation d’équipe pour entreprises et séances de coaching pour cadres et dirigeants. Détenteur d'un certificat en Sciences sociales, d'un MBA (UQAM, 1993) et d'un diplôme d'études supérieures en formation à distance, il est diplômé du Authentic Happiness Coaching Program, un programme de formation offert par des sommités mondiales en matière de psychologie et de développement personnel.

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